Éditorial : Nos collectivités au cœur de nos vies

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Chères Châtillonnaises, chers Châtillonnais,

Alors que le sommet de l’Etat vient de connaître une vacance gouvernementale sans précédent sous la Vème République, nos collectivités territoriales poursuivent, chaque jour davantage, leur engagement en faveur de l’action publique locale. Ce que nous enseigne cette implication au plus près du terrain, c’est que les élus locaux sont bien souvent devenus l’unique recours pour nos habitants. Car, en dépit des appels au sursaut et à la mobilisation répétés à l’envi depuis plusieurs années, on observe inexorablement un affaiblissement progressif des services publics de l’Etat.

Depuis nos mairies, nous ne pouvons que constater ce déclin. Dans le domaine de l’Education, les moyens humains se réduisent année après année. Et à Châtillon, ce sont les personnels municipaux, nos ATSEM dont nous avons voulu qu’elles demeurent présentes dans chaque classe en école maternelle, qui sont mobilisés auprès de nos enfants pour pallier ces insuffisances. Dans le domaine de la Santé, l’accès aux soins est de plus en plus contraint. Et à Châtillon, nous luttons contre la désertification médicale en étoffant autant que faire se peut l’offre dispensée par notre Centre Municipal de Santé. Dans le domaine de la Sécurité, nous devons aussi mobiliser des ressources toujours plus importantes pour que notre Police municipale puisse suppléer la Police nationale dans l’indispensable présence de proximité que nos habitants sont en droit d’attendre.

Les crises successives et les politiques budgétaires retenues ces dernières années ont conduit l’Etat dans une situation financière aujourd’hui préoccupante. Le nouvel Exécutif travaillera très vraisemblablement à dégager de nouvelles marges de manoeuvre. Comme cela est souvent le cas dans pareil contexte, certaines voix sont tentées de pointer de supposées dérives dans les dépenses des collectivités territoriales. Des collectivités qui sont pourtant, à la différence de l’Etat, tenues de voter des budgets en équilibre. Tout déficit budgétaire leur est en effet légalement proscrit. Des collectivités qui participent aussi très largement du dynamisme national puisqu’elles portent désormais 75% des investissements publics réalisés en France soutenant ainsi l’activité de pans entiers de notre économie. Des collectivités qui, comme explicité plus haut, voient également le champ de leurs interventions croître aussi vite que l’Etat se désengage de certaines de ses responsabilités. Des collectivités, et plus particulièrement nos communes, qui demeurent enfin incontournables en étant la principale porte d’entrée de nos institutions démocratiques et l’interlocuteur privilégié de la population Comme le veut l’expression consacrée : « Le Maire est l’élu à portée de baffes » et parfois bien seul à vous accompagner.

Nos collectivités sont aujourd’hui dans une situation exsangue. Elles sont, comme tout un chacun, heurtées violemment par l’inflation. Elles voient dans le même temps leurs ressources financières s’amoindrir avec la baisse des dotations qui leur sont allouées tout en étant contraintes de dépenser plus pour compenser au mieux l’affaiblissement des services publics de l’Etat. Dans cette conjoncture particulièrement difficile, nombre d’élus locaux n’ont eu d’autres alternatives que d’utiliser leur levier fiscal. A Châtillon, au prix d’une gestion particulièrement rigoureuse, nous sommes parvenus, comme nous nous y étions engagés, à maintenir durant toute la mandature la stabilité de nos taux dans une période de crise exceptionnelle.

Lors de l’examen de la prochaine Loi de Finances, le gouvernement et la représentation nationale devront se garder de contraindre encore le cadre financier dans lequel évoluent nos collectivités territoriales. Il le faudra car la densité de leur périmètre d’intervention est aujourd’hui devenue indispensable pour nos habitants comme pour l’Etat, qui trouve là un précieux relais, comme lors de la crise sanitaire. N’ébranlons pas l’édifice de notre cohésion nationale en affaiblissant davantage la pierre angulaire que représentent nos collectivités territoriales. Le prix social à acquitter serait particulièrement élevé.

Vous pouvez compter sur moi pour rester mobilisée et pour continuer de vous accompagner.

Fidèlement,

Nadège AZZAZ
Maire de Châtillon
Conseillère régionale