Sur le mur du salon, des photographies de sa famille cachent une partie de la tapisserie fleurie. Mari, enfant, petits-enfants, arrière-petits-enfants… Ces clichés racontent le siècle qu’a vécu la Châtillonnaise. Originaire de Narbonne, dans l’Aude, Cécile Gaudou naît en 1922. Sa jeunesse est marquée par la guerre, « une période très difficile », explique-t-elle. « Pour avoir à manger, il fallait se relayer pour faire la queue dès trois heures du matin, avant l’ouverture de l’épicerie. L’hiver, il n’y avait pas de chauffage, il fallait utiliser des bouillottes. » Malgré ces périodes difficiles, la centenaire explique : « Ce qui aide dans ces moments, c’est l’entourage. Il n’y a pas plus important. »
Ses relations, elle les crée. En 1942, pendant l’Occupation, elle se marie avec Raymond. Un an après, le jeune couple donne naissance à un fils, Jean. Elle intègre par la suite la Caisse des Dépôts en tant que fonctionnaire et y fait toute sa carrière. Une entreprise qu’elle qualifie de « super », un travail qui la passionnait. Dans les années 1960, la petite famille s’installe à Châtillon, ville que Cécile n’a jamais quittée depuis. « Quand je le pouvais encore, je visitais beaucoup de musées. C’est super avec Paris à côté : le Louvre, Orsay et surtout le musée Carnavalet. » Férue d’histoire et de cinéma, elle se documente, lit et regarde beaucoup de films depuis toujours. « C’est important de s’intéresser à de nombreuses choses, d’avoir des intérêts divers. » Sans doute là un de ses secrets de longévité. Elle ajoute avoir fait beaucoup de sport plus jeune. « J’aimais beaucoup la piscine et la gymnastique », confirme-t-elle.
Si la centenaire peine aujourd’hui à marcher, elle peut compter sur de fidèles amis. « Malheureusement, il est difficile pour moi de me déplacer. Heureusement, je peux compter sur mes voisins, sur Chantal, Steven et Jean-François pour m’aider à faire des courses ou aller à la Maison des Séniors. Cette aide précieuse me permet de rester chez moi et de ne pas aller en maison de retraite. » Des dires qui soulignent l’importance des liens sociaux, un pilier sur lequel elle souhaite insister auprès des plus jeunes : « Il faut s’éloigner des technologies, tout cela va trop vite. Le plus important est à l’extérieur, dans les rencontres, la famille et les amis. Sortez et découvrez ce qu’il y a autour de vous ! » Un rappel précieux des valeurs humaines qui traversent les âges.