Portrait : Cécile Gaudou : un siècle de souvenir

Elle a fêté ses 102 ans le 19 octobre dernier. Cécile Gaudou, doyenne de la ville de Châtillon, nous accueille, sourire aux lèvres et regard vif, pour un temps d’échange sur sa vie.

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Sur le mur du salon, des photographies de sa famille cachent une partie de la tapisserie fleurie. Mari, enfant, petits-enfants, arrière-petits-enfants… Ces clichés racontent le siècle qu’a vécu la Châtillonnaise. Originaire de Narbonne, dans l’Aude, Cécile Gaudou naît en 1922. Sa jeunesse est marquée par la guerre, « une période très difficile », explique-t-elle. « Pour avoir à manger, il fallait se relayer pour faire la queue dès trois heures du matin, avant l’ouverture de l’épicerie. L’hiver, il n’y avait pas de chauffage, il fallait utiliser des bouillottes. » Malgré ces périodes difficiles, la centenaire explique : « Ce qui aide dans ces moments, c’est l’entourage. Il n’y a pas plus important. »

Ses relations, elle les crée. En 1942, pendant l’Occupation, elle se marie avec Raymond. Un an après, le jeune couple donne naissance à un fils, Jean. Elle intègre par la suite la Caisse des Dépôts en tant que fonctionnaire et y fait toute sa carrière. Une entreprise qu’elle qualifie de « super », un travail qui la passionnait. Dans les années 1960, la petite famille s’installe à Châtillon, ville que Cécile n’a jamais quittée depuis. « Quand je le pouvais encore, je visitais beaucoup de musées. C’est super avec Paris à côté : le Louvre, Orsay et surtout le musée Carnavalet. » Férue d’histoire et de cinéma, elle se documente, lit et regarde beaucoup de films depuis toujours. « C’est important de s’intéresser à de nombreuses choses, d’avoir des intérêts divers. » Sans doute là un de ses secrets de longévité. Elle ajoute avoir fait beaucoup de sport plus jeune. « J’aimais beaucoup la piscine et la gymnastique », confirme-t-elle.

Si la centenaire peine aujourd’hui à marcher, elle peut compter sur de fidèles amis. « Malheureusement, il est difficile pour moi de me déplacer. Heureusement, je peux compter sur mes voisins, sur Chantal, Steven et Jean-François pour m’aider à faire des courses ou aller à la Maison des Séniors. Cette aide précieuse me permet de rester chez moi et de ne pas aller en maison de retraite. » Des dires qui soulignent l’importance des liens sociaux, un pilier sur lequel elle souhaite insister auprès des plus jeunes : « Il faut s’éloigner des technologies, tout cela va trop vite. Le plus important est à l’extérieur, dans les rencontres, la famille et les amis. Sortez et découvrez ce qu’il y a autour de vous ! » Un rappel précieux des valeurs humaines qui traversent les âges.